MEMO

Sur les relations entre la Grèce et la Principauté de Monaco

Monaco, 7.8.2019

Les relations entre la Grèce et la Principauté de Monaco sont étroites, historiques, culturelles et économiques, dès la plus haute antiquité jusqu’à aujourd’hui.

D’après la mythologie, le demi-dieu Héraclès, en revenant d’un de ses 12 travaux, probablement les Pommes d’Or des Hespérides ou les Bœufs de Géryon, il se retrouva sur les lieux qui forment aujourd’hui le territoire de la Principauté et il y institua une ville autour de la rade naturelle. Cette approche mythologique est adoptée par l’Etat officiel de Monaco, qui a émis en plusieurs tranches, durant la période 1981-1986, une série de 12 timbres gravés par la fameuse Pierrette Lambert, illustrant un par un les 12 travaux d’Héraclès.

Historiquement, Il est soutenu que la première colonisation du territoire actuel de Monaco fut réalisée par les Ioniens Phocéens vers le 6e siècle av. J.-C., au cours de la même période pendant laquelle ils ont colonisé les villes actuelles de Nice et de Marseille. Les Phocéens ont consacré cette colonie au demi-dieu Héraclès et ils l’ont nommée «Héracléa Monoikos» ou «Monoikos Limin», grâce au surnom «monoikos» sous lequel Héraclès était connu pendant l’Antiquité, étant donné qu’il était vénéré seul et pas avec les autres dieux. Selon cette version, le mot Monoikos s’est altéré au fil des siècles en se transformant en Monaco, tandis qu’en hommage à Héraclès le Port de Monaco fut appelé Port Hercules.

Plus récemment et notamment après la Première Guerre Mondiale, il existe des preuves de l’installation des Grecs sur la Principauté. En particulier, l’an 1923, l’armateur grec et fameux pilote de course de l’époque, Andreas Empeirikos, fut installé à Monaco, tout en acquérant la péninsule du Cap Estel, qui constitue actuellement le célèbre hôtel. Au cours de cette même période, Vasileios Zaharias (Sir Basil Zaharoff), qui était un des entrepreneurs les plus riches de l’époque, fut installé à Monaco et acquit le Casino de Monaco en instituant la SBM (Société des Bains de Mer), une société qui, même aujourd’hui, est propriétaire du Casino et des installations hôtelières et touristiques de première importance sur Monaco. En outre, au milieu des années 20, fuit à Monaco le Prince Andreas des Hellènes, fils du Roi Georgios le 1er et père du Prince Filippos, époux de la Reine d’Angleterre, Élisabeth, après son exfiltration de la Grèce suite à l’évacuation de l’Asie mineure.

Après la Seconde Guerre Mondiale, commença l’implantation et l’activité sur Monaco d’un ensemble d’armateurs et d’entrepreneurs grecs, parmi lesquels les cas d’Ar. Onassis et de St. Niarchos sont les plus connus. D’une part, Onassis installa sur Monaco le centre de ses entreprises, tout en achetant la SBM instituée par Zaharoff et une banque, ultérieurement rachetée par I. Latsis et d’autre part, Niarchos, établit sur Monaco sa fondation philanthropique. Des membres de ces familles vivent encore sur la Principauté. L’installation desdits entrepreneurs à Monaco constitua une pôle d’attraction pour d’autres grands hommes d’affaires grecs d’échelle internationale, ce qui a entrainé la création d’une communauté hellénique importante dont le prestige et l’importance sur Monaco est incontestable.

Le premier Consul Général de Grèce à Monaco fut nommé l’éminent savant et philhellène, Olivier Gabriel, en l’an 1968. Il a occupé ce poste jusqu’à sa mort en l’an 1981. Olivier Gabriel fut une personnalité éminente pour la civilisation française et le directeur de la Villa Kerylos à Beaulieu, tout près de Monaco, construite et meublée sur le modèle des villas de la Grèce antique. Cette villa a été construite au début du 20e siècle par le philhellène Théodore Reinach comme étant historiquement une copie exacte d’une maison d’aristocrates de Délos. Elle constitue un choix constant du gouvernement de Monaco pour des réceptions ou des repas officiels, comme tout récemment, lors de la visite du Président de la République populaire de Chine. Il convient de remarquer que des particuliers grecs contribuent à l’entretien de la Villa Kerylos, ce qui est reconnu à plusieurs reprises par l’Etat français, tant que la route qui mène à l’entrée du terrain est dédiée à Eleftherios Venizélos, dont le buste y figure aussi. Respectivement, la maison où Nikos Kazantzakis a vécu à Antibes est caractérisée comme monument historique et la municipalité de la ville a dédiée une place au nom de cet éminent philosophe et écrivain grec.

Après Olivier Gabriel, a été nommé Consul Général de Grèce à Monte-Carlo Panagiotis Touliatos, avocat et proche collaborateur d’Aristote et, puis, de Christina Onassis. Il a exercé ses fonctions jusqu’en 2016, quand il a démissionné pour des raisons de santé. P. Touliatos fut un des fondateurs du Corps Consulaire de Monaco. Pendant cette période et, plus précisément, le 5.5.2008, eut été signé le début officiel des relations diplomatiques entre la République Hellénique et la Principauté de Monaco. En 2010, le Patriarche Œcuménique Bartholomé a officiellement visité Monaco pour couronner et reconnaître l’assistance que le gouvernement de Monaco prête à la communauté gréco-orthodoxe et notamment à l’accomplissement de ses devoirs religieux par la concession exclusive de la Chapelle de la Visitation près du palais, mais aussi à l’apprentissage de la langue grecque par la concession d’une salle de classe pour l’école grecque.

Petros Machas, avocat et homme d’affaires, succéda à Panagiotis Touliatos aux fonctions du Consul Général Honoraire de Grèce à Monte-Carlo. Respectivement, Sir Stelios Haji-Ioannou, entrepreneur de nationalité grecque, a été nommé Consul de la République de Chypre à Monaco.

Actuellement, les Grecs et les originaires de Grèce à Monaco s’élèvent à 450 personnes environ et exercent des activités dans le secteur maritime, de commerce international et bancaire, tandis qu’en même temps des cadres d’origine grecque travaillent dans la fonction publique de Monaco ; le cas le plus connu étant celui d’Aleco Keusseoglou qui est le Président du Port de Monaco et membre du C.A. de la SBM et du Yacht Club de Monaco. Egalement, un grand nombre de grecs travaille dans des entreprises établies sur Monaco, appartenant ou non à des grecs, à la Fondation Stavros Niarchos et, aussi, dans des yachts battant pavillon grec ; le yacht le plus fameux étant ATLANTIS II appartenant à la famille Niarchos qui domine, même aujourd’hui, l’entrée gauche du port.

La Principauté de Monaco constitue un Etat indépendant – membre de l’ONU et du Conseil de l’Europe. Depuis l’an 2009, Monaco n’est plus inclus dans la liste noire des Etats non-coopératifs établie par l’OCDE, étant donné qu’il a pleinement adopté les critères de transparence dudit organisme international et en même temps il a co-signé, comme la Grèce, la Convention internationale concernant l’assistance administrative mutuelle en matière fiscale. Alors que les sociétés installées sur Monaco sont taxées à un taux de 33% sur les bénéfices, les personnes physiques sont exonérées de l’imposition directe de leurs revenus, tout en étant soumises à des impôts indirects assez élevés (TVA, impôts sur les transmissions patrimoniales, de succession sauf en ligne directe, donations etc.) et à des cotisations sociales d’un montant important.

La République Hellénique, outre les conventions multilatérales qu’elle a co-signé avec Monaco dans le cadre d’Organisations Internationales, comme l’ONU, le Conseil de l’Europe, l’OCDE etc., a signé avec Monaco, jusqu’à présent, les Conventions bilatérales suivantes :

  1. L’Accord n° 1385/22.6.1955 supprimant mutuellement les visas entre la Grèce et la Principauté de Monaco (par échange de lettres)
  2. L’Accord n° 6150/15.5.2008 et le Communiqué Conjoint relatifs à l’établissement de relations diplomatiques entre la Grèce et Monaco
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